Oser y croire - Un chemin de conversion
Témoignage
Mon premier souvenir fort que j’ai eu de mon rêve et de mon désir, était quand j’avais eu 12 ans (Lc 2, 41-50) J’étais parti en pèlerinage avec mes parents à Jérusalem, et j’y étais resté pour discuter avec les docteurs de la Loi. En discutant avec eux, j’ai découvert un lien mystérieux en moi qui me liait plus particulièrement à Dieu. En parler me comblait de joie.
Le deuxième moment fort a été la mort de mon Père : Joseph. Il m’avait appris patiemment le métier de charpentier : j’étais triste, mais en même temps je savais qu’un jour je le retrouverai. Et j’avais ce sentiment que je n’étais malgré tout pas seul, et que j’avais du mal à me dire orphelin.
Tout cet espoir un peu fou et cette joie de vivre, je l’ai pleinement compris le jour où j’ai retrouvé mon cousin Jean, que l’on nommait Jean le Baptiste. Lorsqu’il me baptisa, j’ai alors reçu la force de mon Père qui est au ciel et je me souviens distinctement de sa parole : « tu es mon fils bien aimé, tu as toute ma faveur », Mc1,11 ou « tu es mon fils ; moi aujourd’hui, je t’ai engendré », Lc 3,22.
J’ai alors compris tout ce qu’était mon rêve, et ce que je devais faire… J’ai pris le temps de faire le point en moi et aussi la paix… 40 jours au désert à manger et boire la parole de mon Père… Mon cœur était tout brûlant d’Amour ; après 30 ans d’attente enfin je me suis mis en route !
C’est ainsi que je suis parti en Galilée, proclamant l’Evangile de mon Père : « le temps est accompli et le Royaume de Dieu est tout proche : repentez vous et croyez à la Bonne Nouvelle », Mc1,15. Pouvoir dire cet Amour incompressible de Dieu pour les hommes me remplissait de joie. Les gens ressentaient cela de moi. « Ils étaient frappés de mon enseignement, et disaient de moi, que j’enseignais comme ayant autorité », Mc 1,22. L’homme ne pouvait qu’être en attente de cette Parole d’Amour, cet appel à la guérison intérieur. Et pour leur faire comprendre, je distribuais cette miséricorde de mon Père autour de moi en guérissant l’un de sa fièvre (Mc1, 30), l’autre de sa lèpre (Mc1,40), le troisième de sa paralysie (Mc 2,1). Remettant aux uns et aux autres leur péché : « Mon enfant, tes péchés sont pardonnés », Mc 2,5. Leur faire découvrir cette possibilité de ce tourner vers le bien, et de recevoir l’aide de mon Père me remplissait d’enthousiasme. Et cela marchait bien ! Dès les premiers jours, des disciples m’ont suivi. J’en ai choisi plus particulièrement quelques uns que j’ai appelé apôtre…
Je pouvais dire : « le royaume de Dieu est en route ».
Questions
1. Quand j'ai commencé à réfléchir à mon avenir, j'avais des idées,des rêves, des aspirations…Comment je me sentais avec ces projets
? Peut-être me suis-je mis en route ?
Témoignage
Mais rapidement, je me suis aperçu que tout le monde n’était pas près à entendre et à comprendre ce message de la Bonne Nouvelle. « Remettre les péchés », cela était insupportable à entendre pour certains docteurs de la loi et autres pharisiens, et je les apostrophais : « pourquoi de telles pensées dans vos cœurs ? », Mc 2,8. Continuant à parcourir la Palestine avec mes disciples, je rencontrais toujours des foules de plus en plus avides. Mais avide de quoi ? « des foules nombreuses s’approchait de moi ayant avec elles des boiteux, des estropiés, des aveugles, des muets et bien d’autres encore qu’ils déposèrent à mes pieds, et je les guérissais », Mt 15,30. Ils rendaient gloire à Dieu, mais ne comprenait pas pour autant que j’étais le Messie. Ils voulaient me faire roi d’Israël ( Jn 6,14), mais ce n’était pas ce que j’étais venu proclamer ! Alors je m’en allais seul dans la montagne pour prier mon Père.
Même mes apôtres ne comprenaient pas toujours : un jour ils disaient comme Pierre « tu es le Christ » (Mc 8,29), un autre jour ils se disputaient pour savoir qui étaient le plus grand (Mc 9,33). Dance que je faisais et je disais la foule ne voyait pas toujours cette part de moi-même qui était avec le Père. Et certains s’en allait… « Beaucoup d’entre eux disaient de moi : « il a un démon ; il délire. Pourquoi l’écoutez-vous ? ». D’autres disaient : « Ces paroles ne sont pas d’un démoniaque. Est ce qu’un démon peut ouvrir les yeux d’un aveugle ? », Jn 10,20-21.
A force de parler de mon Père, un certains nombre de pharisiens et de pieux juifs m’en voulurent. Ils cherchaient à me piéger (Mc 10,2). Je compris alors petit à petit que cela ne se passerait pas comme je le pensais au point de départ. L’homme n’était pas toujours prêts à entendre mon témoignage, car il bousculait les pensées et les traditions. Je pressentis que cela se terminerait mal, relisant dans les écritures et faisant mienne tout ce qui concernait les prophètes envoyés par mon Père (Lc 24,25). Mais je ne voulais pas trahir la confiance de mon Père, alors j’ai continué à avancer, à me confronter aux uns et aux autres, à m’expliquer. Mais je voyais bien que tous mes efforts ne servait à rien… Que le fossé ne faisait que s’accroître et que mes disciples ne comprenait toujours pas. Alors sentant l’heure venir, je les ai rassemblé pour leur donné mon dernier message lors de la fête de la pâque.
Questions
Si c'est le cas, il y a peut-être un moment ou une période de ma
vie où j'ai douté, où j'ai été arrêté sur ce chemin vers mon rêve
par un ou des obstacles, où j'ai traversé un passage de désert, de
tunnel, de brouillard ? Comment je me sentais à ce moment-là ?
Comment ai-je réagi ?
Témoignage
Comment ai-je contourner cet obstacle ?
Mais je ne l’ai tout simplement pas contourné. Je m’y suis confronté. Je ne pouvais pas partir et abandonner la partie aux adversaires de mon Père. Car ma fuite aurait discrédité mon message. Mes disciples, pendant ce temps là, ne voyait toujours rien venir, griser qu’ils étaient par l’acclamation de la foule lors de mon entrée à Jérusalem (Lc 21,37). J’étais donc de plus en plus seul. Ainsi au fur et à mesure que l’heure arrivait, je sentais monter en moi une profonde angoisse. Je décidais donc d’aller prier au mont des Oliviers ; lieu habituelle que j’aimais bien, accompagné de mes disciples. « mon âme est triste à en mourir ; demeurez et veillez », Mc 14,34. Me mettant à l’écart, je priais mon Père : « Abba (c’est comme cela que je l’appelais pour lui dire mon amour) ! Tout t’est possible : éloigne de moi cette coupe ; pourtant, pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! », Mc 14,36. « Alors m’apparut, venant du ciel, un ange qui me réconfortait. Entré en agonie, je priait de façon plus instante, et ma sueur devient comme de grosses gouttes de sang qui tombaient à terre », Lc22,43-44. Mais mon angoisse était toujours là, de plus en plus sourde. Aucun réconfort ne me touchait… Avais-je bien raison ? Mon rêve d’un royaume de Dieu n’était-il pas voué à l’échec ? Les disciples ne serait-il pas dispersé à jamais ? Mon œuvre et mon message oublié, piétiné ? Q’avais-je donc bien pu faire pour que tout cela s’écroule ? Etait-ce de ma faute ?
« C’en est fait. L’heure est venue », Mc 14,41. Et je me suis laissé guidé comme un agneau vers l’abattoir, par fidélité à moi-même et à mon Père devant le néant de ce qui arrivait. Et je m’écriais sur la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi l’as-tu abandonné ? », Mc 15, 34.
Et je suis mort. Je suis descendu aux Shéol, vous vous parleriez aujourd’hui « des enfers ». Lieu du royaume des morts et du néant. Anéanti.
Et c’est là qu’ a raisonné en moi à nouveau cette phrase : « tu es mon fils ; moi aujourd’hui, je t’ai engendré », Lc 3,22, entendu lors de mon baptême. Et je fus tiré du néant par la main de mon Père, tirant derrière moi tous ceux qui étaient présent dans ce lieu. Je retrouvais alors la force de mon rêve et de ma vie. J’ai pu l’annoncer à mes disciples. Ils ont eu du mal à y croire, mais je voies qu’ils ont fini par vous transmettre mon message. Faut dire que je leur ai donné un coup de main en en leur donnant mon Esprit. Je vous attend dès aujourd’hui pour vous donner à vous aussi un coup de main ;
De nos mains, construisons ensemble le royaume de mon Père.
Questions
3. Comment ai-je contourné cet obstacle ? Quelles personnes
rencontrées ont été importantes pour moi ? Qu'est ce qui me donne
de l'énergie pour marcher sur ce chemin qui me semble être le mien
? Comment je me sens face à cela ?
merci à Karl Emeric pour son texte et pour l'énergie déployée pour cette journée diocésaine des 25/35
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