13 févr. 2007

RESF Orleans : expulsion d'une famille immigrée

Réseau éducation sans frontièreCommuniqué de RESF 45 - Réseau Education Sans Frontière

Julia 4 ans, scolarisée en petite section à l'école du Châtelet à Orléans depuis la moitié de l'année scolaire dernière, et en moyenne section depuis septembre 2007, a été emmenée en garde à vue lundi 05 février, avec ses parents, puis placée 3 jours en rétention avec sa maman à Rouen.
La mère et la fille ont été libérées avec assignation à résidence, tandis que le père restait en rétention à Cercottes. Le maintien en rétention et l'arrêté de reconduite à la frontière ont été confirmés aujourd'hui 12 février par les tribunaux, pour le père. Il a été aussitôt transféré sur Paris.

Des places sont retenues dans un avion vers le Brésil, leur pays d'origine, pour toute la famille mercredi 14.

Les parents d'élèves de l'école du Châtelet informés de cette situation, se mobilisent pour dénoncer le côté inhumain de la procédure : la séparation de la famille, l'enfermement de la petite fille (qui est revenue seulement pour 2 jours à l'école en expliquant aux autres qu'elle était allée en prison !), sa déscolarisation imminente, la précipitation !...

Ils iront accrocher une banderole
MERCREDI 14 FÉVRIER à 17 H 30 à la préfecture
pour protester contre cette chaise vide dans leur école !

5 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai 4 ans et je m'appelle Julia. A l'école, j'ai plein de copines qui m'aiment drôlement et la maîtresse nous raconte tout plein d'histoires. J'avais drôlement envie de grandir pour pouvoir moi aussi apprendre à lire.

Un jour, des policiers sont venus et nous ont mis en prison. Je savais pas que mes parents étaient des méchants. Et moi, qu'est-ce que j'ai fait ? Ma maman m'a expliqué que la France veut pas de nous. Moi j'habite à Orléans, je sais pas qui c'est la France. Une ville, un pays, une rue ?

Alors on est rentré à la maison mais ce matin, des policiers sont venus pendant que je dormais et ils ont emené mon papa. Ils ont dit à Maman qu'elle pouvait rester ici avec moi mais que mon papa, lui, il devait partir. Mais il a rien fait mon Papa ! Et moi, je l'aime !

Alors Maman a dit d'accord, qu'elle préférait qu'on aille tous avec Papa plutôt que de me voir pleurer. Maintenant, des policiers doivent nous emmener dans un gros avion pour aller dans une ville qui s'appelle le Brésil. Je verrai plus mes copines et ma maitresse non plus. Je sais pas si là-bas, je pourrai aller à l'école.

C'est pas drole d'être petit : on voudrait que tout le monde nous aime et les gens nous aiment pas.

Lettre (presque) imaginaire

Anonyme a dit…

Ma petite Julia

Ne t'inquiète pas, au Brésil tu te fera des dizaines de nouvelles copines.
Les gens t'aiment tous très fort, ne crois pas ceux qui par démagogie veulent t'enfermer dans la misère.
De plus, en grandissant dans ton pays, tu aura la chance extraordinaire de pouvoir participer à son expansion et ainsi tu aura la fierté de participer.
Tes parents ne sont pas des méchants, ils ont simplement eu le tort de baisser les bras, de vouloir aller vers la facilité au lieu d'oeuvrer pour leur pays.
Tu peut remercier la France de leurs avoir onnée l'occasion de se racheter et de pouvoir enfin marcher la tête haute.
Longue vie à toi ma puce.

Anonyme a dit…

c'est beau la propagande...on en vient même à utiliser les enfants !
Demain Sarko nous en mets une couche, après demain ce sera Sego qui en remettra une couche, etc... c'est beau la politique !

n'oubliez pas de ne pas voter

Anonyme a dit…

Cher anonyme (le deuxième - j'aurai préféré avoir votre prénom mais bon),

Vous avez raison, la question de l'accueil de l'étranger transcende les clivages politiques.

La question de savoir s'il convient ou pas de séparer les familles et mettre des enfants en garde à vue aussi.

C'est justement pour cela que je pense que non seulement il faut aller voter mais en plus il faut s'engager pour défendre ses convictions, fussent-elles contraires aux miennes :-)

Anonyme a dit…

Au delà de la compassion nécessaire et inévitable du "cas par cas", nous, citoyens appelés à voter (que celui qui ne vote pas se cache dans son trou et n'en sorte pas !), avons des questions de fond dont les démagogues de tous bords font leurs choux gras. Osons-nous les poser à ceux qui briguent nos suffrages ? Osons-nous en parler autour de nous ? En voici quelques unes sur lesquelles je n'ai pas forcément une réponse ; merci de votre aide !

Peut-on accueillir toute la misère du monde ?
Le miroir aux alouettes n'est-il pas dangereux pour les alouettes et pour le miroir ?
J'entends autour de moi :
•La rumeur du pays de cocagne attire ceux qui n'ont plus rien à perdre dans nos squats, nos bordels et nos ateliers clandestins.
•La récupération par le communautarisme et le populisme conduit aux affrontements.
•Les efforts de notre système de protection social le conduisent à la faillite.
•La "passoire Schengen" discrédite la capacité de régulation de l'Europe.

Comment les aider chez eux pour qu'ils puissent y rester ?
Quelles sont les véritables priorités du développement ?
J'entends autour de moi :
•Comment éviter que l'aide au développement ne soit un "tonneau des Danaïdes" qui le discrédite dans nos pays riches ?
•Beaucoup d'acteurs du développement ont compris que l'initiative revenait aux habitants des PVD. Sommes-nous prêts à les laisser libres de l'usage de "notre" aide ?
•L'investissement à plus long terme (à 20 ans) est l'éducation. Quand tous les enfants du monde saurons lire, écrire et compter, le reste changera …!
•Quels sont les modèles politiques qui ont réussi à faire décoller durablement un pays ?
•Pourquoi les PVD sont-ils exportateurs des cerveaux dont ils ont besoin ?
•L'Afrique est le plus grand exportateur de médecins !
•Une majorité de médecins étrangers dans certains de nos hôpitaux !
•Une minorité des étudiants africains retournent au pays, munis de leur diplôme !

A quoi ressemblera le monde demain ?
Les questions que je me pose :
•Après-demain, démographie aidant, aurons-nous besoin d'immigrés pour faire fonctionner nos économies ? Qu'est-ce que "l'immigration choisie" ?
•Comment gérer la mondialisation au profit de tous les habitants de la planète ?
•Où nos enfants travailleront-ils demain et avec qui ? Seront-ils des immigrés d'un nouveau genre ?

Ma conviction de chrétien me pousse à aider celui qui est dans la m…., quel que soit son statut, ma responsabilité de citoyen me pousse à … être intelligent collectivement !