6 déc. 2006

Pénurie d'anesthésistes au CHR D'Orleans

Anesthésistes et chirurgiens Dans son édition du 6 décembre, La République du Centre faisait sa Une sur la subite pénurie d'anesthésistes au CHR d'Orléans.

Le problème du nombre d'anesthésistes n'est pas nouveau : cette profession est désertée par les jeunes. Si l'on reconnaît les mérites d'un bon chirurgien, on ne parlera que des fautes de l'anesthésiste. Ses responsabilités sont énormes. Dans une société qui a tendance à se judiciariser un peu plus chaque jour, il faut avoir la foi pour continuer, jour après jour, à endormir puis réveiller les malades... De plus, les gardes (3 à 5 par mois) ou les astreintes (6 à 11 par mois) rendent leur vie de famille problématique. A cela viennent s'ajouter les numerus clausus qui font qu'aujourd'hui, ce métier pourtant capital pour la santé public n'attire pas des jeunes qui voient les amis passer aux 35 heures et partir régulièrement en WE prolongés. Depuis les années 2000, la profession gronde, se met en grève régulièrement, etc... Elle n'arrive visiblement pas à se faire entendre.

On en arrive donc à Orléans à cette situations absurde qui consiste à avoir des blocs opératoires ultramodernes mais pas d'anesthésistes. Un des membres MCC d'Orléans, anesthésiste libéral, a préféré quitter le département pour partir travailler ... à Genève ! Exercer en France, disait-il, n'était plus possible. Certains d'entre nous ont pensé que peut-être, il exagérait un peu. En lisant la République du Centre de ce mercredi, on peut se demander si le combat des anesthésistes n'était que corporatiste ou s'il ne pose pas des questions importantes pour notre société. Au travers de la question de la profession choisie par les jeunes et par les numerus clausus, il y a aussi celle de la qualité des soins, du rapport entre malade et soignant, celui de la reconnaissance, des conditions de travail et de la place pour la vie de famille.

Cet été, l'Union des Chirurgiens De France nous interpellait au travers d'une campagne d'affichage : "Si certaines disparitions seraient souhaitables, d'autres seraient regrettables, et d'autres REDOUTABLES. Par qui serez-vous opéré demain ?" Campagne corporatiste ou vrai débat de société ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Si on veut comprendre la situation médicale en France et pourquoi elle est dans le mur, il faut commencer par dire l'historique. Après la
guerre, de Gaulle fut obligé de faire des concessions aux communistes.
Il leur a laissé - malheureusement - la Santé Publique; c'est l'Ordonnance du Parti Communiste de 1946. La SP a donc une organisation collectiviste pure et dure (administration lourde et inaccessible, système cher et inefficace, guerre entretenue avec le
privé...).
Mitterand puis Chirac ont tout fait pour étendre leur pouvoir sur la médecine et cela implique la "liquidation" des
Cliniques privées (qui font p.ex. 70% de la chirurgie et 4x moins cher que le public...).
Donc, la gauche et la droite, même combat!
Ce n'est donc plus qu'une lutte de pouvoirs où la santé des Français n'a
plus rien à voir...
Il n'y a aucune politique de santé en France!