1 mai 2006

Annonce du congrès dans "La vie diocésaine"

Annonce du congrès dans "La Vie Diocésaine de mai 2006"
DEMAIN, SERONS NOUS SOLITAIRES OU SOLIDAIRES ?


L'actualité nous fournit tous les jours des illustrations d'une crise contemporaine des solidarités (économiques, générationnelles, spatiales, etc.) : flambée des banlieues, mouvement contre le CPE, grogne des stagiaires contre des situations de précarité qui se pérennisent, financement des retraites ; débat en cours sur l'immigration (choisie/ subie, voulue/décriée) ; inquiétude diffuse face à la mondialisation en général et à la montée des puissances économiques asiatiques en particulier.
Comment, dans ce contexte difficile, repérer des chemins et des manières d'agir ajustées avec la foi chrétienne alors que le monde est sans cesse plus dur et compétitif ? Comment faire vivre l'Evangile et grandir le Christ dans un contexte économique hyperconcurrentiel, marqué par une grande imprévisibilité et la croissance des égoïsmes nationaux ? Comment restaurer la « dimension communautaire de l'aventure humaine » au sein des bouleversements économiques, sociaux et culturels du monde contemporain ? Quelle place faire à l'autre dans nos décisions professionnelles ?
Tels sont quelques-uns des enjeux et quelques unes des questions sur lesquels les 7000 cadres du Mouvements Chrétien des Cadres et Dirigeants (MCC) sont appelés à réfléchir et à s'engager lors de leur congrès national qui a lieu à Marseille les 13 et 14 mai 2006.
Né en 1965, dans la foulée du Concile, le MCC est un mouvement d'action catholique dont les membres, pleinement engagés dans le tissu humain, politique, associatif et les réalités socio-économiques de notre époque, ont à coeur de vivre en conscience leurs responsabilités et d'élaborer leurs décisions en cohérence avec leurs convictions et leur foi chrétienne. Le projet du MCC est d'offrir à chacun de ses membres un lieu d'échanges, de réflexion, de prière et de conversion au sein d'un petit groupe d'une dizaine « d'équipiers » et d'un aumônier. Le mouvement compte ainsi 7000 personnes (dont un tiers ont moins de 35 ans) réparties en 700 équipes présentes dans toute la France (8 dans le diocèse d'Orléans), mais aussi à Berlin, Londres, Washington et Shanghai. Il joue un rôle dans la vie de l'Eglise et de la société, en cherchant à apporter aux hommes et aux femmes qu'il réunit le soutien humain et spirituel dont ils ont besoin. Partant de situations concrètes tirées du monde tel qu'il est ,et non tel qu'ils voudraient qu'il soit ? (par exemple le conflit au travail, l'autorité, les rapports hommes femmes, etc.), les membres du mouvement s'efforcent en équipe de leur apporter des éléments de réflexion et de discernement. Chacun est ensuite invité à oeuvrer, à la place qui est la sienne et à l'échelle de ses propres responsabilités, pour bâtir un monde plus respectueux de la personne, plus soucieux des autres et plus riche de sens.
Une des richesses du mouvement tient à sa grande diversité (sociale, culturelle, religieuse) et à son constant renouvellement, nourri en particulier par le recrutement de jeunes professionnels (moins de 35 ans). Pour tous, le congrès marque un temps fort, qui devrait rassembler près de la moitié des membres du MCC et constituer, par delà le mouvement lui-même, un véritable évènement d'Eglise. Le choix du thème du congrès traduit cette volonté commune de chacune des équipes de s'engager pleinement dans le monde contemporain pour lui donner un visage plus humain : « Demain, serons-nous solitaires ou solidaires ? » Ce sujet nous propose de réfléchir sur le sens qu'il y a à maintenir une exigence de solidarité entre les hommes dans l'activité économique proprement dite. Il nous invite également à nous engager en entreprise, mais aussi dans les associations, dans la cité et dans nos familles, pour oeuvrer en faveur des exclus du monde du travail et de notre société.
Pour nourrir cette réflexion et cet engagement, le congrès décline huit thèmes principaux, éclairés par l'intervention de nombreux experts, chefs d'entreprise, économistes, religieux, théologiens, historiens, syndicalistes, hommes politiques, etc. 1) Logique financière, logique économique : La finance est-elle aujourd'hui au service de l'économie et donc de l'homme ? ; 2) L'homme au coeur de nos responsabilités de management : Quelle est aujourd'hui la place effective de l'homme en entreprise ? La relation entre l'entreprise et ses salariés deviendrait-elle froidement contractuelle et largement déshumanisée ? ; 3) Santé pour tous et contrainte économique : Comment concilier droit à la santé et besoins collectifs en particulier quand l'espérance de vie de ne cesse de progresser ? L'indemnisation peut-elle être illimitée ? ; 4) Diversité sociale, culturelle et religieuse : Comment vivre ensemble en Europe ? A quelles conditions l'interreligieux est-il une chance ? ; 5) Fragiles, exclus : est-ce pour toujours ? Dans l'économie mondialisée, le « chacun pour soi » gagne du terrain. Comment s'en sortir ? ; 6) Comment assurer un développement solidaire ? Comment mieux partager les biens matériels mais aussi le savoir à l'échelle de la planète ? ; 7) L'intergénérationnel : comment construire ensemble ? Comment faire du monde du travail une expérience humaine à partager entre générations ? ; 8) Urgence de l'engagement politique : Le politique passionne mais est devenu un débat de professionnels, au mieux déconnecté des préoccupations des citoyens, au pire suspect de complaisances douteuses. Comment rendre à l'engagement politique ses lettres de noblesse ?

Pour sa part, le MCC du diocèse d'Orléans apporte au congrès des exemples d'action concrète menée par plusieurs de ses membres en direction des chercheurs d'emploi, pour les aider à « se remettre debout », à s'épauler mutuellement et ainsi à construire leur avenir. Ces témoignages montrent comment chaque chrétien peut, à son niveau, se mettre au service d'une cause qui le dépasse, devenir redécouvreur d'humanité et trouver de nouvelles sources de solidarité.

Comme on le voit, la tâche est immense. Il n'en est que plus nécessaire d'adopter, face à l'ampleur et au nombre des défis qui nous sont lancés, une attitude de résistance face au désenchantement ambiant. Au-delà du MCC, chacun est amené à réfléchir à ses désirs, ses compétences et ses responsabilités pour agir sur le monde. Ces débats, et les initiatives qu'ils portent dans l'ensemble de notre société, feront immanquablement partie des enjeux des échéances électorales que notre pays connaîtra en 2007 et qui pèseront sur les années à venir. Demain, serons-nous solitaires ou solidaires ?



Corinne et Miguel Teixeira
02 38 54 61 86
mccloiret@yahoo.com
http://mcc.cef.fr/centre/loiret

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